Ce mois-ci, les Langues de Fronde repassent le flambeau à l’une de leurs anciennes, Narimane Baba Aïssa, pour nous faire entendre La Fleur et le Vent, un documentaire sonore réalisé en résidence à l’Atelier-Studio d’Euphonia, qui croise en poésie les récits migratoires de femmes récemment arrivées à Marseille. Réalisé à l’issue d’une série d’ateliers sonores dans un foyer maternel d’hébergement à l’été 2023, les femmes qui y témoignent sont toutes jeunes mères. Elles racontent leurs fuites et leurs luttes, les épreuves et désillusions rencontrées sur le chemin. En exil partout, elles luttent pour l’obtention de leurs papiers et la chance d’un nouveau départ pour elles et leurs enfants. On discute donc avec Nari sur les marches venteuses de la gare Saint Charles, on lit des extraits des Damnées de la mer, de Camille Schmoll (La Découverte, 2020), et puis on écoute le documentaire !
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Ce mois-ci, les Langues de Fronde avaient envie de se (et de vous?) faire rêver !
Si l’on passe nos journées le nez dans des récits de survivant·es de violences masculines, de décomptes de féminicides, dans le décorticage des mille formes que prend l’oppression patriarcale, c’est a priori parce qu’on pense qu’il y a mieux. Ailleurs, plus tard, autrement, quelque part, il y a un mieux qui nous attend. Mais c’est quoi, ce « mieux » ? Quels sont les récits qui nous font imaginer une autre société, lesquels nous font kiffer et nous donnent de la force, et lesquels au contraire nous plombent ou nous empêchent de se projeter ? Bref : les utopies féministes, ça donne quoi, et on en pense quoi?
Alors, dans cette émission, on se parle des utopies féministes qui nous ont marquées (ou pas), on joue à s’imaginer des scénarios un peu idiots pour voir ce que notre imagination arrive encore à proposer, bref, on voyage un peu sur les rives de Tanaland, ce pays imaginaire sans patriarcat !
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Références mentionnées pendant l’émission :
Au début, on vous a lu des extraits de l’entretien intitulé « À quoi rêvent les écrivaines féministes ? » que Aurore Turbiau a donné à la revue La Déferlante, dans le numéro 12, novembre 2023. Le film d’horreur que raconte Assia c’est Fog, de John Carpenter (ou Le brouillard, au Québec) ; Ysé compare La servante écarlate, série sortie en 2017 et adaptée du livre de Margaret Atwood, 1985, et le livre merveilleux Viendra le temps du feu de Wendy Delorme, éditions Cambourakis. On a aussi parlé des Orageuses, de Marcia Burnier, éditions Cambourakis, et rapidement du film Boulevard de la mort, de cet affreux jojo misogyne Quentin Tarantino, qu’on ne salue pas (alors que vous qui nous écoutez savez qu’on a la salutation facile).
Musiques : Les filles, les meufs, marguerite Les conseils de la fée des lilas, Les Agamemnonz It’s raining men, The Weather Girls
Ce mois ci (et tant qu’il le faudra), on a eu envie de parler de la Palestine. Parce qu’elle occupe les pensées de nos ami.es palestinien.nes en France, et qu’elle occupe les nôtres. Qu’elle est dans les manifs et soirées de soutien auxquelles nous participons, dans les livres et les articles que nous lisons, on voulait l’écouter résister sur nos ondes.
Alors on l’écoute avec des sons de la manifestation du 8 octobre 2024; avec une rencontre de Hélène Servel et Asja Zaïno, respectivement journaliste et chercheuse, autour de leur article du monde diplomatique « Palestiniennes emprisonnées, une histoire de résistance. »; et puis à travers la lecture du texte « La prison comme un texte » de Layan Kayed, étudiante palestinienne qui fut emprisonnée en Israël .
Merci à Hélène Servel et Asja Zaïno, aux amis du monde diplomatique, aux camarades acharné.es de Samidoun pour l’édition et les traductions du texte de Layan Kayed et des autres prisonniers et prisonnières de Palestine, et merci à Shasha pour la lecture. Free Palestine. Bonne écoute.
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Musiques : – Homeland Security, Clarissa Bitar – Fi Kul Balad, Clarissa Bitar
Par un soir humide de février, quelques Langues de Fronde se sont rassemblées dans la petite bulle qu’est la petite régie du local de FPP, la « régie des faux directs », celle dans laquelle on est un peu serré.es mais on se sent bien, sans le stress du direct. Si certain.es avaient englouti compulsivement chaque compte-rendu, chaque verbatim filtrant du procès dit « de Mazan » ; d’autres, au contraire, avaient refoulé un peu le sujet, trouvant ça trop dur de s’y immerger pleinement. Pour autant, toustes avaient envie de remettre un peu d’ordre dans leur idées après ces mois de médiatisation du procès : qu’est ce qu’on peut s’en dire, en retenir, en tant que militant.es féministes ?
Comme le dit Manon Garcia dans un super livre sur le sujet qui est sorti juste après notre enregistrement (dommage), Mazan, c’est « le procès qui montre que les procès ne suffiront jamais ». Du coup, les Langues de Fronde déroulent les boucles qui les ont entraîné.es ou noyé.es : le terrassement, l’envie de tout brûler, cet imaginaire de la « belle endormie » qui leur a collé au crâne, l’héroïsation de Gisèle Pélicot, leur anti-carcéralisme mis à rude épreuve, la tentation de « profiter » de cette fenêtre pendant laquelle il était possible de parler de culture du viol et de consentement, au boulot ou en famille…
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Les extraits de l’émission de Médiapart qu’on écoute et discute viennent de l’émission À l’air libre « #MeToo et la Justice après le choc Mazan : en finir avec la culture du viol » du 8 novembre 2024 ; on a aussi parlé de l’entretien d’Ovidie dans Médiapart (oui, bah oui, encore Médiapart) ; et on a écouté des extraits de l’épisode « Esthétiser les femmes mortes », du podcast Vénus s’épilait-elle la chatte du 26 septembre 2023 . Et à la fin, on écoute War on Women, de Delilah Bon ! Le livre de Manon Garcia s’appelle Vivre avec les hommes. Réflexions sur le procès Pélicot, Flammarion, 2025. Bonne écoute !
En mars 2025 étaient censées prendre fin les expérimentations de Vidéo Surveillance Algorithmique prévues par la “loi sur les JO 2024” (c’est rapé) … Mars 2025, c’est aussi les 1 an de la première réunion du collectif Technopolice Paris-Banlieue (ça c’est stylé) … Et c’est donc le mois qu’ont choisi les LDF pour parler de surveillances, en rassemblant autour du plateau de FPP Noémie et Marne (La Quadrature du Net) et Maja et Assia (Technopolice Paris-Banlieue). Au menu du jour : explications techniques, cadres juridiques, artistes activistes, urbanisme féministe, tech bros, mobilisations militantes, avec en prime une interruption sonore de Maja x Suzuki Space … Ce mois-ci, on inspecte les surveillances sous toutes leurs coutures (ou presque !)
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Références :
Ville féministe: Notes de terrain de Leslie Kern (Editions du remue-ménage, 2022)
« High Risk » de jxmaja en collaboration avec Suzuki Space. Une pièce sonore conceptuelle qui déconstruit l’analyse des risques dans l’AI ACT publié par l’UE. Dans le cadre du projet de recherche « Dead Glitch ». Pour en savoir plus: https://jxmaja.space
Pour les francilien.nes intéressé.es, les réunions publiques de Technopolice Paris-Banlieue se tiennent tous les premiers mercredi du mois à 19h au Bar Commun (Paris 18e).
Ce mois-ci, les Langues de Fronde prévoyaient de parler stigmates, marginalités, et moralités, autour du documentaire sonore « La Galette des reines », réalisé par Mirko. On y entend Mélissa et Soraya, deux copines qui se remémorent leurs vies et leurs virages autour d’un bon thé chaud : amitiés, addictions, féminités, violence des hommes, parentalité, rapport au travail – légal et illégal. Et puis, ô joies du direct, la porte du studio s’est ouverte, et Malika, poétesse de rue, est entrée… Le reste, on vous laisse le découvrir. Sachez juste que vous pouvez disserter des heures, si ça vous amuse, pour savoir si les meufs « marginales » ou « déviantes » le sont par choix, ou parce que la vie s’abat sur elles ; tout ce que vous avez besoin de savoir, c’est qu’elles vous emmerdent !
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Musiques :
– C’mon Let’s Go ?, Girlschool
– One night stand, Janis Joplin
Pour en savoir un peu plus sur Malika Kadri, vous pouvez lire un bout de son histoire sur le site du Mediterranean Network for Feminist Information, ici.
Ce mois-ci, on réécoute une émission de 2019 qui nous avait bien parlé, et qui nous a semblé bien seyante dans cette période d’injonctions aux résolutions et autres bêtises de nouvelle année : les prises de risque. On y entend parler d’éducation genrée au risque, de s’inventer nos propres territoires du risque, de distinguer le risque choisi et le risque subi, mais aussi ce que les discours autour de la « prévention des risques » font à nos imaginaires.
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Bonne écoute !
Textes, extraits sonores et musiques :
«Le grand jeu», livre de Céline Minard, éditions Rivages Poche, 2016
«Traverser les forêts», documentaire sonore de Judith Bordas et Anabelle Brouard, coproduction RTBF et France Culture
«La grenade», musique de Clara Luciani
«Vivez à vos risques et périls mais vivez dociles et prévisibles», article d’un entretien avec Valérie Marange, paru dans Jeff Klak en mars 2018
«Au lieu de trouver une théorie retrouvons-nous», extrait du livre « Vers la plus queer des insurrections », éditions Libertalia, 2011
«Do It», musique de Camp Claude
Ce mois-ci, les Langues de Fronde vous proposent une sélection musicale pour toustes celleux qui voient les fêtes de famille pointer le bout de leur nez à l’horizon, pour le pire ou le meilleur. On se renseigne sur la natalophobie, on envisage l’abolition de la famille – mais avec des grelots -, on chante faux et fort, on se donne du courage, et on emmerde votre oncle réac.
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Morceaux diffusés :
Vive le vent, Nouvelle orchestration 2023 – Dalida
Papa, don’t lay that shit on me – Chicago Women’s Liberation Band
Il pleut – Brigitte Fontaine
Lailakomo – Sages comme des sauvages
Sono come tu mi vuoi – Mina
La bambola – Patty Bravo
Let’s Build – Solband
Strong Enough – Cher
You think you’re a man – Divine
J’aime mon pays – Sexy Sushi
Céline – réécriture féministe et live par Billie Bellegarde de la chanson d’Hugues Aufray, au cabaret La Bouche
Mad World – Lily Allen
Unreasonable Women, A modest proposal – Betsy Rose/Womansong Chorus
Le texte lu par Astrid vient de Abolir la famille. Capitalisme et communisation du soin, M.E. O’Brien, Éditions La Tempête, 2023.
Les bingos féministes des Furies se trouvent ici, et les techniques de survie pour les repas de famille du magazine féministe qu’on vous a lues sont là.
A l’heure où Retailleau se pavane au centre de rétention administrative du Mesnil Amelot pour proposer la prolongation de la durée maximale d’enfermement en CRA (passage de 90 jours à 210 jours maximum), on a décidé de consacrer une émission à ces lieux d’enfermement.
Les C.R.A, ces « prisons » pour étrangères et étrangers, qui sont à la fois un point névralgique de la politique migratoire française, et un angle mort quasi-total pour les habitants et habitantes de ce pays. Aujourd’hui, on écoute ce que la rétention dans ces centres fait aux personnes qui n’ont pas les bons papiers, aux femmes en exil, jusque dans leur corps.
Image d’A bas les CRA, sur dijoncter.info
C’est d’abord Mags, une ancienne juriste dans une association d’aide juridique aux retenu.es au CRA de Vincennes, qui nous en parle. Mais c’est aussi les témoignages récoltés par l’Envolée et A bas les CRA (un grand merci à elleux) qui nous racontent l’enfermement, les violences policières, les humiliations, les refus de soin, tout ce qu’il se passe sous les radars de notre démocratie respectable.
Les CRA de France, ces centres où les gens meurent, dans l’indifférence générale, comme A. 27ans, mort au CRA du Mesnil Amelot le 18 octobre 2024, victime de l’enfermement et de la maltraitance médicale.
Alors A bas les CRA, Force à toustes, et bonne écoute!
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Ce mois-ci, on est avec deux formidables libraires, Max et Léo, et on parle des bienfaits des libraires et des librairies queerféministes, de ce que c’est que d’avoir un rapport féministe aux livres et à la lecture, de l’importance de ces espaces dans nos vies, des moyens pour les rendre accessibles au-delà des habituelles classes sup’ qui y passent après leurs courses chez Naturalia, et on se recommande des ouvrages pour diffuser la propagande féministe dans notre entourage.
On en a parlé dans l’émission, vous pouvez soutenir la librairie Violette and Co ici, et soutenir la Mutinerie en péril ici.
Vous pouvez télécharger l’émission ici, ou l’écouter là :
Morceaux diffusés :
Kae Tempest – People’s Faces
Clara Ysé – Les rois du désespoir
Patti Smith – Ghost Dance
Ouvrages cités et chaudement recommandés :
Les extraits lus en introduction sont tirés de A place of our own: six spaces that shaped queer women’s culture, de June Thomas
L’avis de lecture d’Astrid portait sur Maxiplotte, de Julie Doucet (2021).
Les ouvrages recommandés en fin d’émission étaient :
– Pour la grand-mère qui veut comprendre la transidentité : Transitions
– Pour le daron qui veut provoquer sa nièce woke : Dirty Weekend, un roman d’Helen Zahavi (1991)
– Pour le frère ou le pote qu’on veut politiser sans trop froisser : Dora, une bande dessinée de Minaverry (2017)
– Pour la maman qu’on veut faire entrer dans le féminisme : La Belle de mai, une bande dessinée de Mathilde Ramadier et Élodie Durand (2024) ; Madeleine résistante, une bande dessinée de Jean-David Morvan et Madeleine Riffaud (2021).
– Mais aussi : Clémence en colère, de Mirion Malle (2024) ; Dans la maison rêvée, de Carmen Maria Machado (2019).